Au hasard ...

Après de longs jours seule, chez elle, Nina avait décidé de ressortir. Ses pensées pour les gens qu'elle connaissait étaient fortes, qu'elle les aime ou pas. Nina songea à Kilua, qu'elle n'avait pas vu depuis si longtemps. Leur relation était étrange, faite de combats inutiles, de rencontres éclairs, mais elle éprouvait le besoin de le revoir.

Cette promesse qu'il lui avait faite, il devait la tenir. Il devait l'emmener.
Nina marchait au hasard, espérant croiser quelqu'un. C'était désert dans cette partie de Killia.

Elle était silencieuse, Kô aussi, respectant son "recueillement". Nina avait l'impression que quelque chose était mort en elle, une étincelle de lumière. Elle soupira et s'assit.

Se lever, se laver, manger, toutes ces choses si habituelles et pourtant si important, il les faisaient tous les jours et ne se posait pas plus de questions sur leur raison. Peut-être que s'il était un papillon il vivrait mieux sa vie. Kilua avait souvent songé à une vie de seulement une petite semaine et à bien y réfléchir il ne préférait pas, il n'aurait même pas le temps de s'adapter. En tout cas ce jour là, il sortit de chez lui avec une seule idée en tête, se battre. Le monde était mal fichu et tous les jours un peu plus il s'ennuyait et ces seuls passe-temps étaient pour ainsi dire Shi' et Nina. D'ailleurs qu'étaient ils devenus ces deux là ? Bonne question, question qui méritait une réponse et pourtant il n'en avait pas. Tant pis ils finiraient pas se retrouver dans l'immensité de Killia et puis, voyager était une idée qui ne l'avait jamais quitté.
De plus étant un homme de parole, il emmènerai peut-être Nina avec lui si elle était toujours d'accord, sinon, tant pis il la laisserait. S'attacher, c'est bien, se quitter, c'est douloureux mais partir c'est tout laisser sans vraiment quitter qui que se soit. Mais voilà, les revoir pour au moins leur dire au revoir, se serait marrant, oui, vraiment mais bon...

Soudain sans trop savoir pourquoi, l'adolescent bondit contre un mur puis contre un autre et entre deux mur il s'amusa à sautiller pour finalement atteindre le toit de l'un de ceux là. Se rapprocher du ciel, c'est se rapprocher de dieu ? non, pas pour les athées, c'est plutôt se rapprocher d'une liberté que l'on a pas, que l'on a jamais eu et que l'on aura jamais. C'est l'illusion de se croire anarchique et tout en pensant à ces rêves, ces yeux qui n'allaient nul part croisèrent alors cette fille, la fille. Nina. Cela faisait un moment qu'ils ne s'étaient pas vu mais au fond de lui, il le savait, il ne pourrait pas l'oublier, liés par cette promesse ou juste parce qu'il l'aimait bien, qu'il parte seul ou non, il ne l'oublierait pas, ça, non. S'asseyant doucement sur ce toit glissant et pentu, il mit sa main dans sa sacoche et en tira une dague, une précieuse dague, depuis tout petit on lui avait apprit à en faire, pas à les manier pas à s'en servir même dans le seul but de cuisiner mais on lui avait apprit à forger.
Peut-être qu'il n'avait pas de disposition pour la vente, ce qui expliquerait pourquoi il s'était tourné vers l'art du combat plutôt que vers la forge de ces parents, à quoi bon y repenser ces du passé, il est assassin et même si à mains nues c'est son point fort, il ne pouvait plus abandonner les dagues, celle ci vola dans un sifflement, un éclat lumineux dût au soleil se reflétant dans ce métal éblouis légèrement Kilua et n'ayant pas visé Nina l'arme finit sa course planté parfaitement dans le sol à quelques centimètres des chaussure de l'adolescente, sa visée n'avait pas baissé et son admiration pour elle non plus d'ailleurs parfois encore il repensait à elle avec une pointe de nostalgie mais pas là, maintenant qu'il la voyait il sourit puis s'écria.

- Ça faisait longtemps !

Pas besoin qu'il parle pour que Nina reconnaisse qui était derrière elle. Appercevant la dague, elle sut que Kilua -car c'était bien lui- était là. Elle ramassa l'arme et se tourna, regardant derrière elle. où était-il...? Soudain sa voix s'éleva, haute, elle sourit et lui renvoya sa dague.

Elle avait eu il n'y a pas longtemps un jeu de fléchettes, destiné, justement, à retourner à l'envoyeur le fer aiguisé de ce jeune homme...

- Kilua.

Elle ne dit rien de plus. Ils ne parlaient pas beaucoup tous les deux.

- Tu descends?? J'estime avoir le droit de te voir de près après tout ce temps... je me trompe?

*Il ne te le refusera quand même pas.*

*C'est Kilua, tu sais ...*

Ses pensées étaient calmes, sereines.

- Comment vas-tu mon petit Kilua? Que deviens-tu? Tu ne m'as pas oubliée j'espère!?